The X-Files, allégorie de la condition postmoderne du monde

Diffusée sur la Fox entre 1993 et 2002, The X-Files, série phare de Chris Carter, reste dans les annales de la télévision. Construites dans la plus pure tradition des histoires d’extraterrestres ou du mythe de la conspiration, les aventures de Mulder et Scully se prêtent particulièrement bien au for...

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Bibliographic Details
Published in:TV series (Le Havre) Vol. 1
Main Author: Gai, Frédéric
Format: Journal Article
Language:English
Published: Groupe de Recherche Identités et Cultures 01.05.2012
Subjects:
ISSN:2266-0909, 2266-0909
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Description
Summary:Diffusée sur la Fox entre 1993 et 2002, The X-Files, série phare de Chris Carter, reste dans les annales de la télévision. Construites dans la plus pure tradition des histoires d’extraterrestres ou du mythe de la conspiration, les aventures de Mulder et Scully se prêtent particulièrement bien au format sériel, tant par la tension créée au fil des saisons que par la durée nécessaire (neuf saisons) suscitée par la quête de vérité des deux personnages centraux. Au-delà des cadres de la science-fiction et de la fiction policière, la série peut être envisagée comme une mise en fiction du monde et de ses vicissitudes. En s’appuyant sur un mythe moderne prolifique aux Etats-Unis, les scénaristes construisent un discours critique sur la société contemporaine américaine, gangrénée par des facteurs aussi bien visibles que métaphorisés tels que la corruption, la constitution d’une société technocratique et sécuritaire, la course à l’armement ou la présence des stigmates de la Guerre Froide dans les mœurs bureaucratiques. Face à cela, la série s’impose comme une réponse : comme prétexte à la croisade de personnages en quête de grands récits fondateurs, mais aussi comme fondation d’une mythologie propre qui viendrait interroger le monde sur ses origines et ses fins. Les créateurs de la série font donc appel à différents procédés qui remettent en cause ses propres codes et invitent le spectateur à réfléchir sur la valeur même du programme qu’il regarde : la citation et la référence à d’autres œuvres (films, séries, littérature), l’auto-ironie et la réflexion métacritique sur l’écriture et la fabulation. Dans cette perspective, la série, consciente de l’histoire de son époque et de son statut de fiction, apparaît comme une allégorie postmoderne extrêmement critique qui appelle l’engagement du spectateur. Broadcasted on Fox between 1993 and 2002, The X-Files, Chris Carter’s flagship series, has gone down in the history of television. Constructed in the purest tradition of extraterrestrial stories and of the myth of conspiracy, the adventures of Mulder and Scully are particularly well-suited for the serial format, as much by the tension created over the seasons as by the necessary duration (nine seasons) created by the quest for truth of the two main characters. Beyond the frames of science fiction and police drama, the series can be seen as a fictionalization of the world and its trails and tribulations. Leaning on this modern myth, prolific in the United States, the screenwriters construct a critical discourse on contemporary American society, corrupted by visible as well as metaphorized factors such as bribery, the constitution of a technocratic and security-centered society, arms races or the presence of Cold War stigmas in beaurocratic customs. In view of this, the series represents a response: as a pretext for the crusade of characters in quest for founding narratives, but also as the foundation of its own mythology that would question the world on its origins and ends. The creators of the series employs different procedures that call into question its own codes and incite the viewers to think about the value of the very program they are watching: citation of and references to other works (films, series, literature), self-irony and metacritical reflection on writing and tale-telling. In this perspective, the series, conscious of its period’s history and of its status as fiction, appears as an extremely critical postmodern allegory that calls for the viewer’s engagement.
ISSN:2266-0909
2266-0909
DOI:10.4000/tvseries.1510