Hippolytus par John Studley : traduire Sénèque et l'indicible

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Title: Hippolytus par John Studley : traduire Sénèque et l'indicible
Authors: Larquetoux, Diane
Publisher Information: Association Études Épistémè
Publication Year: 2025
Collection: OpenEdition
Subject Terms: tragédie, traduction, indicible, Phèdre, Studley (John), Sénèque, Hippolytus, Seneca his Tenne Tragedies, tragedy, translation, Phaedra, Seneca, the unspeakable
Description: Faisant l’objet, dans un premier temps, d’éditions individuelles publiées entre 1559 et 1567, les traductions des tragédies de Sénèque vont être, Hippolytus comprise, rassemblées dans un second temps par Thomas Newton dans un recueil intitulé Seneca his Tenne Tragedies, publié à Londres en 1581. Leurs auteurs, « gentilshommes érudits, de bonne réputation et de haut rang », sont de jeunes universitaires fréquentant les prestigieuses Inns of Court, lieux de formation à la culture et au métier juridiques. C’est dans la culture commune de ce cercle littéraire et social que s’inscrivent les traductions qui tiennent autant de l’exercice de style que de la démonstration d’érudition. Si cette entreprise a pour fin d’assurer la propagation du savoir, ambition humaniste par excellence, elle se doit aussi d’avoir pour vertu de contribuer à l’édification morale. En effet, traduire les tragédies de Sénèque constitue un défi puisqu’il s’agit de réécrire des histoires que réprouve la morale de l’Angleterre du XVIe siècle. Concernant Hippolytus, il s’agit de l’amour adultère et incestueux — donc indicible — que Phèdre, l’épouse de Thésée nourrit pour son beau-fils Hippolyte. L’indicible n’y est donc pas ce qui ne peut littéralement être dit, mais ce qui ne peut être dit sans être moralisé. À cette double intention le traducteur clarifie les allusions et périphrases pour identifier les personnages et expliciter les mythes, facilitant ainsi la compréhension de l’œuvre latine par un public novice. En parallèle, il développe un discours paratextuel à visée moralisatrice et opère des modifications discrètes mais significatives dans le texte. ; Initially published separately between 1559 and 1567, the translations of Seneca’s tragedies, including Hippolytus, are later gathered by Thomas Newton in a single edition entitled Seneca his Tenne Tragedies and published in London in 1581. Their authors, « learned Gentlemen of good credit and worship » — in the editor’s own words — are young academics attending the Inns of Court which are ...
Document Type: article in journal/newspaper
File Description: text/html
Language: French
Relation: info:eu-repo/semantics/reference/issn/1634-0450; https://hdl.handle.net/20.500.13089/15164; https://doi.org/10.4000/15164; https://doi.org/10.4000/1515v; https://hdl.handle.net/20.500.13089/1515v; https://journals.openedition.org/episteme/21217
DOI: 10.4000/1515v
Availability: https://doi.org/10.4000/1515v
https://hdl.handle.net/20.500.13089/1515v
https://journals.openedition.org/episteme/21217
Rights: info:eu-repo/semantics/openAccess ; https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
Accession Number: edsbas.8C31A88D
Database: BASE
Description
Abstract:Faisant l’objet, dans un premier temps, d’éditions individuelles publiées entre 1559 et 1567, les traductions des tragédies de Sénèque vont être, Hippolytus comprise, rassemblées dans un second temps par Thomas Newton dans un recueil intitulé Seneca his Tenne Tragedies, publié à Londres en 1581. Leurs auteurs, « gentilshommes érudits, de bonne réputation et de haut rang », sont de jeunes universitaires fréquentant les prestigieuses Inns of Court, lieux de formation à la culture et au métier juridiques. C’est dans la culture commune de ce cercle littéraire et social que s’inscrivent les traductions qui tiennent autant de l’exercice de style que de la démonstration d’érudition. Si cette entreprise a pour fin d’assurer la propagation du savoir, ambition humaniste par excellence, elle se doit aussi d’avoir pour vertu de contribuer à l’édification morale. En effet, traduire les tragédies de Sénèque constitue un défi puisqu’il s’agit de réécrire des histoires que réprouve la morale de l’Angleterre du XVIe siècle. Concernant Hippolytus, il s’agit de l’amour adultère et incestueux — donc indicible — que Phèdre, l’épouse de Thésée nourrit pour son beau-fils Hippolyte. L’indicible n’y est donc pas ce qui ne peut littéralement être dit, mais ce qui ne peut être dit sans être moralisé. À cette double intention le traducteur clarifie les allusions et périphrases pour identifier les personnages et expliciter les mythes, facilitant ainsi la compréhension de l’œuvre latine par un public novice. En parallèle, il développe un discours paratextuel à visée moralisatrice et opère des modifications discrètes mais significatives dans le texte. ; Initially published separately between 1559 and 1567, the translations of Seneca’s tragedies, including Hippolytus, are later gathered by Thomas Newton in a single edition entitled Seneca his Tenne Tragedies and published in London in 1581. Their authors, « learned Gentlemen of good credit and worship » — in the editor’s own words — are young academics attending the Inns of Court which are ...
DOI:10.4000/1515v