Eċg wæs iren, átertánum fáh: Le damas d'assemblage en Alsace et l'Europe Centrale

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Podrobná bibliografie
Název: Eċg wæs iren, átertánum fáh: Le damas d'assemblage en Alsace et l'Europe Centrale
Autoři: Heal, Tobias, Disser, Alexandre, Hošek, Jiří
Přispěvatelé: Disser, Alexandre
Informace o vydavateli: 2025.
Rok vydání: 2025
Témata: Haut Moyen Âge, épées, damas d'assemblage, [SHS.ARCHEO] Humanities and Social Sciences/Archaeology and Prehistory, Slovaquie, Allemagne, Archéométallurgie, République tchèque, Alsace
Popis: Eċg wæs iren, átertánum fáh « le tranchant était en fer, versicoloré aux bâtons empoissonnés ». Telleest décrite l’épée Hrunting dans le poème épique de Beowulf. L’histoire fortement symbolique de cettearme, de même que le langage hautement poétique employe dans sa description, soulignent l’importancesociale et culturelle de l’épée dans les sociétés du haut Moyen Âge. Même aujourd’hui, les épées damasséescapturent l’imagination comme peu d’autres objets archéologiques. Néanmoins, malgré cette fascination,la compréhension populaire, et même, jusqu’à un certain point, académique, des armes damassées restelimitée.Il existe une confusion considérable entre le damas d’assemblage, tel qu’il est implémenté dans l’armementdu haut Moyen Âge européen et le « vrai damas », proprement appelé « wootz », développé en Inde et enAsie centrale. Les deux présentent une certaine similarité esthétique mais les propriétés physiques desdeux méthodes sont considérablement différentes. Cette confusion est peut-être à l’origine de l’attributionde propriétés mécaniques presque mythiques au damas d’assemblage dans l’imaginaire collectif. Décritcomme étant très dur et/ou très flexible et ayant une capacité inégalée pour garder son tranchant, cer-taines anciennes publications vont même à le qualifier comme étant « presque magique » (1). Les étudesarchéométallurgiques modernes en sont moins convaincues, l’implémentation du damas d’assemblage avaitcertainement un effet sur les propriétés mécaniques des lames, mais il n’y a aucune évidence pour lesaffirmations des propriétés particulièrement spectaculaires qui y sont attribuées (2). En effet, au coursdes deux dernières décennies, l’étude de ces armes a mené de nombreux chercheurs à la conclusion que ledamas d’assemblage était avant tout une technique esthétique (3).Pourtant, ces conclusions sont basées sur une sélection particulière d’épées damassées. Les premièresétudes modernes sur celles-ci ont été réalisées en Europe occidentale(4) mais relativement peu parmicelles-ci ont été publiées. La vaste majorité des études subséquentes, sur lesquelles ont été basées cesconclusions, sont concentrées sur des épées retrouvées dans les îles Britanniques et en Europe centrale.Ces deux régions ont des traditions du damas d’assemblage très différentes de l’Europe continentale etoccidentale. Dans les deux cas, des lames damassées sont retrouvées jusqu’au Xème voire même le XIèmesiècle. Par contraste, l’Europe occidentale a vu la technique abandonnée dès le VIIIème siècle. Cela mèneà une question évidente : est-il possible que l’implémentation du damassage à l’ouest du Rhin s’approchaitmieux de sa conception populaire ?Il n’est pas possible de répondre ’immédiatement à cette question mais un bon premier pas serait deréaliser une comparaison entre l’implémentation des méthodes de damassage dans les armes de ces deuxrégions. C’est ce qui a été réalisé dans le cadre de la thèse d’Acies Ferri. Sept épées damassées ont étéétudiées, métallurgiquement et chimiquement, en provenance de 4 nécropoles mérovingiennes en Alsace.En parallèle à celles-ci, six épées venant du sud de l’Allemagne, la Tchéquie et la Slovaquie ont égalementété étudiées. Cette présentation porte sur la comparaison de ces résultats.(1) France-Lanord 1949, Rotili 1977(2) Birch 2013(3) Gilmour 2017(4) Salin et France-Lanord 1946
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Jazyk: English
Přístupová URL adresa: https://hal.science/hal-05070764v1
https://shs.hal.science/halshs-05268798v1
Přístupové číslo: edsair.dedup.wf.002..7c5b24d85a37fa0f048df692de89b755
Databáze: OpenAIRE
Popis
Abstrakt:Eċg wæs iren, átertánum fáh « le tranchant était en fer, versicoloré aux bâtons empoissonnés ». Telleest décrite l’épée Hrunting dans le poème épique de Beowulf. L’histoire fortement symbolique de cettearme, de même que le langage hautement poétique employe dans sa description, soulignent l’importancesociale et culturelle de l’épée dans les sociétés du haut Moyen Âge. Même aujourd’hui, les épées damasséescapturent l’imagination comme peu d’autres objets archéologiques. Néanmoins, malgré cette fascination,la compréhension populaire, et même, jusqu’à un certain point, académique, des armes damassées restelimitée.Il existe une confusion considérable entre le damas d’assemblage, tel qu’il est implémenté dans l’armementdu haut Moyen Âge européen et le « vrai damas », proprement appelé « wootz », développé en Inde et enAsie centrale. Les deux présentent une certaine similarité esthétique mais les propriétés physiques desdeux méthodes sont considérablement différentes. Cette confusion est peut-être à l’origine de l’attributionde propriétés mécaniques presque mythiques au damas d’assemblage dans l’imaginaire collectif. Décritcomme étant très dur et/ou très flexible et ayant une capacité inégalée pour garder son tranchant, cer-taines anciennes publications vont même à le qualifier comme étant « presque magique » (1). Les étudesarchéométallurgiques modernes en sont moins convaincues, l’implémentation du damas d’assemblage avaitcertainement un effet sur les propriétés mécaniques des lames, mais il n’y a aucune évidence pour lesaffirmations des propriétés particulièrement spectaculaires qui y sont attribuées (2). En effet, au coursdes deux dernières décennies, l’étude de ces armes a mené de nombreux chercheurs à la conclusion que ledamas d’assemblage était avant tout une technique esthétique (3).Pourtant, ces conclusions sont basées sur une sélection particulière d’épées damassées. Les premièresétudes modernes sur celles-ci ont été réalisées en Europe occidentale(4) mais relativement peu parmicelles-ci ont été publiées. La vaste majorité des études subséquentes, sur lesquelles ont été basées cesconclusions, sont concentrées sur des épées retrouvées dans les îles Britanniques et en Europe centrale.Ces deux régions ont des traditions du damas d’assemblage très différentes de l’Europe continentale etoccidentale. Dans les deux cas, des lames damassées sont retrouvées jusqu’au Xème voire même le XIèmesiècle. Par contraste, l’Europe occidentale a vu la technique abandonnée dès le VIIIème siècle. Cela mèneà une question évidente : est-il possible que l’implémentation du damassage à l’ouest du Rhin s’approchaitmieux de sa conception populaire ?Il n’est pas possible de répondre ’immédiatement à cette question mais un bon premier pas serait deréaliser une comparaison entre l’implémentation des méthodes de damassage dans les armes de ces deuxrégions. C’est ce qui a été réalisé dans le cadre de la thèse d’Acies Ferri. Sept épées damassées ont étéétudiées, métallurgiquement et chimiquement, en provenance de 4 nécropoles mérovingiennes en Alsace.En parallèle à celles-ci, six épées venant du sud de l’Allemagne, la Tchéquie et la Slovaquie ont égalementété étudiées. Cette présentation porte sur la comparaison de ces résultats.(1) France-Lanord 1949, Rotili 1977(2) Birch 2013(3) Gilmour 2017(4) Salin et France-Lanord 1946